EIN N° 323 EDITO L?efficacité énergétique : un nouveau défi Qu'il s'agisse d'eau potable, d'eaux usées ou d'eaux industrielles, la consommation énergétique et les émissions de gaz à effet de serre générées par les process de traitement ont un impact direct sur les coûts d'exploitation comme sur l'environnement. Dans ce contexte, pour améliorer la compétitivité et répondre aux engagements souscrits en matière de développement durable, la mise en place d'une politique d'amélioration systématique des performances énergétiques et environnementales est devenue incontournable. Sur le terrain, on ne s'y est pas trompé : l'analyse et le suivi de l'efficacité énergétique des équipements, l'évaluation de l'empreinte carbone des installations, l'amélioration régulière et constante des comportements et des pratiques sont devenus en quelques mois l'alpha et l'oméga des exploitants. Soucieux de tirer le meilleur parti possible de leurs outils de production pour gagner en compétitivité, conscients de l'absolue nécessité de minimiser l'impact de leurs process sur l'environnement, les exploitants ont également intégré que l'acceptabilité sociale et environnementale de leurs activités passait par une démarche visant à optimiser le rendement d'une énergie devenue rare et chère. Comme les autres, le secteur de l'eau et de l'assainissement n?échappe pas à cette évolution. Indépendamment de la hausse du coût de l'énergie, quelques chiffres expliquent aisément cette évolution. Nul n?ignore plus que 70 % de l'énergie consommée sur un site industriel est imputable aux seuls moteurs et systèmes d'entrainement qu'il abrite. Ni que 95% du coût global d'un moteur sur une période de 10 ans est imputable à la seule énergie qu'il a consommé, indépendamment de son coût d'achat et de sa maintenance. Ce qui fait dire à certains exploitants que si l'on a beaucoup travaillé ces dernières années sur les 5 % qui représentent l'acquisition d'un système d'entrainement en pressurant les fabricants pour grappiller à l'achat quelques pourcents de ristourne supplémentaire, bien peu a été fait pour travailler sur les 95% restants.... Eh bien cette époque est révolue ! Aujourd'hui, nombre de fabricants à l'image de Schneider Electric, Leroy-Somer, ABB et de nombreux bureaux d'études proposent des prestations dont le seul objectif est de réduire les consommations tout en en optimisant les rendements. Bref, à améliorer l'efficacité énergétique des ouvrages et surtout à assurer le suivi de la performance dans le temps. Et que l'on ne s'y trompe pas ! Les démarches engagées ne consistent pas à poser un variateur de fréquence ici ou là, en général sur certains gros moteurs qui ne fonctionnent que quelques heures par jour en ignorant superbement les centaines d'autres systèmes d'entrainement plus modeste certes, mais qui fonctionnent 24 heures sur 24. En ce domaine comme dans tant d'autres, les gisements d'économies ne se situent pas toujours là ou on l'imagine a priori? De fragmentaire et empirique, la démarche est devenue systématique et globale : elle commence par un audit énergétique de l'ensemble des équipements composant l'ouvrage considéré, se prolonge par des préconisations et surtout par un suivi dans le temps. Comme le montrera l'un des prochains dossiers que nous publierons à la rentrée, c'est seulement à ce prix que l'exploitant verra fondre ses coûts de production dans des proportions importantes : dans le seul domaine du pompage, des gains de l'ordre de 30 à 50% de l'énergie consommée sont courants. Mais d'autres facteurs doivent aussi être pris en considération : l'analyse des eaux, par exemple, joue également un rôle essentiel dans le bilan énergétique d'un ouvrage tant il est vrai qu'un process optimisé génère de grosses économies. Mesurer la concentration d'oxygène dissous et la concentration d'ammonium en sortie du bassin de nitrification permet d'asservir l'entrée d'air nécessaire à l'aération. Selon certaines études, il est ainsi possible de réduire de 27% la consommation d'air, ce qui représente une économie de 100 000 ?/an pour une Step de 50 000 EH?. Des chiffres qui ne peuvent laisser indifférents et sur lesquels nous reviendrons également dans le détail à la rentrée. D?ici là, nous vous souhaitons à tous d'excellentes vacances !